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Aikido et psychologie

Une brutale déception (bien qu’il n’y ai pas vraiment de déception brutale), de nature à réveiller où révéler des tensions enfouies au plus profond de son subconscient amènent peu à peu à un manque où une perte de confiance en soi et autres aspects négatifs du soi qui isole et peut plonger dans une profonde solitude, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques pour les plus fragiles.

L’équilibre de l’homme passe par une bonne harmonisation de son corps et de son esprit, qui fonctionnent de concert, et, le dysfonctionnement de l’un se répercute obligatoirement sur l’autre. L’on pourrait dire : Quand la tête ne va pas bien, le corps réagit et inversement.


L’Aïkido, art martial de techniques de guerres féodales japonaise très anciennes a été créé au début du 20° siècle par l’incomparable Moriheï Ushiba. Il a été adapté au monde moderne pour faire d’un art guerrier (BuJutsu), en art de paix (Budo), dont le but étant de transcender la violence.


AÏ : Unité( corps /esprit) de soi, puis avec l’autre


KI : Energie( souffle divin)


DO :Voie (chemin), qui permet de parvenir à l’intégrité physique et morale.


Plus précisément, cela doit amener à canaliser sa propre violence (conflit intérieur), pour mieux prendre conscience du monde extérieur dans lequel nous évoluons, et qui n’a de cesse de bousculer les principes fondamentaux au profit de l’intérêt personnel.

Cela signifie de ne pas/plus se trouver en situation de tourment ni avec soi, ni avec les autres, qui passe par la prise de conscience de soi (du soi ?), ceci, devant s’appuyer sur les fondements culturels, éducatifs, sociaux et individuels (Qui je suis, qu’est ce que je veux, comment y parvenir ? Quel regard ont les autres sur moi ?)…


L’homme moderne est plus attaché à son image qui doit correspondre aux attentes des autres, et de ce fait, modèle sa vie en fonction de la reconnaissance pour se sentir accepté. Ce principe ethnique très ancien à permis aux hommes de se socialiser afin d’engager des actions communes dans le but étant le développement des sociétés. Les stratégies ne sont définies et ordonnées que par «  le chef » (notion d’autorité suprême).


Nous retrouvons ces principes dans les activités physiques et sportives à caractère compétitifs, dont le but repose sur la recherche de la performance pour et dans le groupe. Ce dernier ne peut fonctionner que si chacun remplit la mission qui lui est allouée (chacun à sa place). La défaillance de l’un d’entre eux, se répercute sur l’équipe toute entière qui en bénéficie les honneurs de la victoire où la réprobation de l’échec.


En somme, je n’existe que par et pour les autres. Qu’en reste t –il de mon propre épanouissement ? Des exemples démontrent que certains athlètes sombrent dans la dépression où l’alcoolisme après une carrière sportive car le lien avec le milieu est rompu. Cela suppose de préparer sa reconversion. Oui mais…
Etre en paix avec soi favorise la resocialisation pour mieux comprendre les principes qui régissent la vie.

L’absence de compétition en Aïkido, laisse l’entière liberté de progresser à son rythme, le partenaire (pas l’adversaire), ne sert qu’à m’aider à me « trouver », qui peu à peu fera prendre conscience de mes capacités insoupçonnées.


Lorsque le nouveau pratiquant arrive dans le dôjo (lieu de l’étude) pour la première fois, il est pris en charge par le Sempaï (l’ancien), qui va le guider dans l’apprentissage, lui prodiguer les conseils utiles, ainsi que les bonnes règles pour que tous s’y retrouvent. La hiérarchie, ici ne représente que le symbole de la place de chacun dans un système identique que l’on retrouve à l’extérieur (j’existe pour moi et je prends en compte les autres dans leur subjectivité). Toute son éducation sera basée par soi et pour soi au service des autres.


Les trois figures géométriques que sont : le triangle (homme) et le cercle (univers) à l’intérieur du carré (terre), symbolisent la position de l’homme dans l’univers faisant le lien avec la terre.

Le pratiquant étudiant n’est pas soumis à l’autorité, et toute sa pratique sera basée sur son propre cheminement dans le laps de temps nécessaire, guidé et suivi par les anciens (image du père et de l’enfant ; la mère tenant un rôle nourricier n’apparait ici que pour part minime dans cet exemple).


Prendre où reprendre confiance en soi, passe par l’éducation où la rééducation physique. En se réappropriant son corps, nous nous ouvrons à nous même.

La notion de respect mise en avant dont l’exemple émane des anciens avec le nettoyage, la propreté, la ponctualité…, permettent au débutant une approche écologique qui va le sensibiliser sur une attitude correcte qu’il mettra à profit dans sa vie personnelle et à l’extérieur. Ainsi, commencera un processus de valorisation de soi en participant avec les autres et non pour les autres.


Les exercices respiratoires en début et en fin de séances favorisent la prise de conscience du centre physique (Seka tanden) situé sous le nombril, centre vital chez les asiatiques (siège de la force vitale) et nous connecter avec l’énergie cosmique. Chez les occidentaux, nous préférons dire « centre des émotions », d’autres diront de « la conscience ». Une respiration haute pulmonaire d’hyper ventilation n’est pas nécessaire. Le séka tanden étant relié au centre mental (tanteï), parfaitement alignés représentant un conduit par lequel passe l’énergie cosmique pour la distribuer à la terre, l’homme représentant le fil conducteur entre les deux.


L’approche technique, favorise l’aspect de l’homme dans son côté visible. Celui que je vois devant moi avec l’impression qu’il me donne, (l’angoisse de ce que je ne connais pas et de l’idée que je m’en fais avec ma carte du monde en fonction de son physique et de son grade) ; puis l’aspect invisible. Que représente cet homme pour lui-même, que pense t-il ? Vaut –il mieux que moi ? (envie de connaitre et de savoir)…


Dans une approche pédagogique cohérente, l’enseignant favorisera systématiquement la valorisation de l’élève. Il privilégiera des formules comme : « C’est pas mal, et tu peux améliorer » ! Plutôt que : « tu es nul, c’est pas comme ça, tu vas nous faire perdre le match dimanche... » !


Chez les enfants, les conséquences peuvent s’avérer désastreuses (risque d’abandon, perte de confiance, isolement…).


La pratique de l’Aïkido se fait sans force. Une action physique est soumise à une ré-action, et met en jeu un principe d’égo qui ne fait que renforcer l’idée d’anéantissement de l’autre (développement de l’agressivité dans le sport à des fins victorieuses). Pourrais- je gagner de cette façon toute la vie durant ? Et la vieillesse alors, qu’en faisons nous ?

Relâcher son esprit permet l’assouplissement de son corps. Comment un petit bonhomme de 55 kilos, peut arriver à déstabiliser un beaucoup plus costaud que lui ? Les stratégies mises en place ne peuvent pas être que physique et relèvent de la prise en compte d’une autre dimension que le pratiquant n’aura de cesse de chercher toute sa vie, et jusqu’à sa totale autonomie.


Hervé BRETON

5ème Dan Aikido

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